JARDIN DES ECOLIERS SONGHAI DE HINA DIKO A TABOYE AU MALI

djerbavacances Par Le 22/06/2007 1

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RETROUVONS MAXIMILIAN STEMP POUR LA SUITE DE SON RECIT

Nous partons ainsi vers le Renault Trafic bleu de Stéphane et nous plaçons à proximité de la "fontaine". Le démontage commence… Nous trouvons sous le capot de la pompe une myriade de cailloux et de graines de nénuphars, sans doute insérés involontairement par le seul orifice de l’engin permettant de voir l’état de la chaîne. La délinquance à Taboye… :o)

Après un gros déblayage, Stéphane inspecte le mécanisme. Rien… tout est normal… Il faut regarder plus loin… Nous décidons d’ouvrir les écrous qui retiennent l’appareil sur sa base pour l’en retirer. Nous sommes très vite entourés par une nuée de petits curieux, si proches de nous que nous avons du mal à nous mouvoir. Mais ne devraient-ils pas être à l’école à cette heure ? Les uns surpris par ma question sont partis aussitôt pour revenir un peu plus tard, les autres sont restés là sans bouger avec un gros sourire !

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Vînt ensuite le mécano du village, l’homme à tout faire, qui après trois ans de désintérêt total de la panne, semblerait-il selon les dires, vient tout de suite nous assister en lorgnant la caisse à outils bien remplie de Stéphane. « Tu me donneras tes outils quand tu partiras ? », demande t-il avec un grand sourire !

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Pendant ce temps, un Touareg, sans doute averti par un drone de reconnaissance camouflé en chameau, débarque dans son 4x4 Toyota blanc, ressemblant étrangement, les autocollants mis à part, au véhicule apporté par notre Touareg Moussa ! Ce bon Touareg, sortant de son chameau moteur me demande une clef de 14 pour réparer un truc. Méfiant et ne sachant pas différencier une clef de 14 d’un marteau, je transmets donc à Stéphane la requête, qui aura ainsi nomadisée sur trois bons mètres.

Le dernier écrou a enfin cédé et il est temps de soulever l’infâme bête « impompante » pour en observer ses entrailles… « Vache, elle est lourde !!! » Elle nous pompe toutes nos énergies… et tout ça… pour rien ! Ce sont les soupapes en bas, suppose Stéphane, en complétant que nous ne pourrions rien faire car il faut du gros matériel pour tout ouvrir et regarder… en bas ! Et ne cherchez pas la définition du mot impompante, de mon invention pour mon plaisir de dire autrement « qui ne pompe pas ! »

On ferme tout, on remet tous les écrous, on referme le capot puis on décide, dans un fabuleux élan du dernier espoir, de pomper. Ne sait-on jamais ! Je pompe, tu pompes, nous pompons, ils pompent…On pompe, on pompe, on pompe… mais rien ! Las de pomper, la chaleur montante nous donnant un coup de pompe. Il est au moins nécessaire de rappeler que s’il y a une chose immuable dans cette région d’Afrique, c’est qu’au moins la chaleur, elle, elle monte contrairement à l’eau, qui elle, franchement, nous pompe l’air ! Ainsi nous, nous résignons à ranger nos outils et à rentrer à l’internat, faire… quelques pompes ! Non, je plaisante là !

.....
Revenu en France quelques jours plus tard, la tête pleine de souvenirs, je me dis que c’est quand même dommage que le goutte à goutte ne fonctionne pas au jardin et que la pompe à eau du village soit hors d’usage. Me vient alors l’idée de contacter les responsables. Je prends mon bâton de pèlerin… et pars à la recherche de l’ONG anglaise.

Présente en France, je contacte l’antenne parisienne pour explication. « Oui mais ici monsieur on ne s’occupe que des cas politiques. Appelez les Anglais ! » La charmante demoiselle me donnant le numéro, je me décide donc à appeler avec mon plus bel anglais nos amis d’Outre-Manche. Surprise, le gars parle un excellent français ! Je lui explique le tout, et ce cher homme, très compréhensif, me dit de patienter, puis qu’il va me rappeler. Deux minutes après, il tient sa promesse et me dit d’appeler leur antenne à Dakar. J’appelle… Curieusement, la dame me demande s’il y a une « guerre » à Taboye ! « Ben non ! », lui dis-je. Puis elle m’explique qu’à Dakar c’est l’antenne qui s’occupe de la résolution des conflits. Fort heureusement, les "Taboyois" ou « Taboyens ? » ne se battant pas encore pour l’eau, mon interlocutrice me dit d’appeler Bamako, la Capitale… Re-appel, ré-explication et… « Nous avons une antenne à Gao, c’est eux qui gèrent tout ça, appelez-les ! »

Comprenant alors que même en Afrique, une administration reste une administration, c’est désespéré que j’appelle Gao. Enfin, je tombe sur Gilbert, un gars sympa, un brin au courant du truc. Il me demande de lui faire un mail pour lui raconter mon histoire et il tâchera de me répondre au plus vite.

L’ONG à Taboye
Les échanges se multiplient. J’apprends que M.Gilbert s’est rendu avec son équipe à Taboye d’où il me ramène de belles photos. Nous commençons aussi à parler de plusieurs projets de développement dont je vous parlerai plus tard.

En attendant, je reçois un SMS de mon ami Mahamadou, celui cité plus haut. Il m’apprend que l’ONG est passée à Taboye. Grande nouvelle ! Mais je le savais déjà !!! Par contre, ce que je ne savais pas et ce qu’ONG ne m’a pas dit, c’est qu’ils ne sont pas venus les mains vides ! Petits cachottiers ! En effet ils sont venus avec des rouleaux de grillage pour remplacer la clôture en épineux autour du potager. Ainsi les plantations sont enfin totalement protégées des attaques de bestioles diverses, venant la nuit pour les dévorer, cruellement et sans anesthésie !
En plus, l'ONG leur a fait un don énorme de céréales. Une telle quantité qu’elle va permettre de servir le petit déjeuner et le déjeuner aux 494 élèves de l’école Hina Diko jusqu'à la fin de l’année scolaire. Soit pendant deux mois ! Un présent qui leur sera tellement précieux ! Notons que ce don a pour but de récompenser les élèves pour leurs efforts à l'entretien du jardin mais aussi de les encourager dans leurs études.

En effet, pour la première fois ils ont pu vendre une partie de leur récolte. Le Directeur de l’école Dina Diko, nous montre les belles pommes de terre ! Oui, il peut être fier de ses élèves, il faut le dire !

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Bon par contre au potager, il n'y a toujours pas de pompe pour le goutte à goutte et la pompe du village est toujours en rade. Sniff.

En conclusion : L’ONG a promis de s’occuper de la pompe pour le goutte à goutte dans le jardin potager. Il semblerait que le Niger se soit retiré et qu’il faille revoir le système, l’adapter. Pour la pompe du village ils sont allés discuter avec le maire, car ce problème ne les concerne pas mais ils sont prêts à intervenir. Quant au contrôle de la qualité de l’eau (trop de fer), ils vont voir ce qu’ils peuvent faire et revenir… à suivre…

Dernière minute de Mahamadou,
25 mai première pluie à Taboye
20 h 57 en France, donc 18h57 au Mali !

© Photos et reportage de Maximilian Stemp

Commentaires

  • Mali

    1 Mali Le 08/08/2007

    Bonjour je suis le createur du site sur le Mali
    http://www.niger1.com/mali.html

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